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Dans un petit village d’Alsace, à la lisière des Vosges, vivait une famille pas comme les autres .

Le père, Claude, était la seule personne en fauteuil roulant du village. Il vivait là-haut, dans une grande maison perchée sur la colline, séparée des autres par une haie de thuyas. Il est décédé en août 2021.

Son épouse et sa fille vivent encore dans cette maison, un lieu entièrement aménagé et pensé autour de la chaise de Claude.

Aujourd’hui encore, sa présence s’y fait sentir : le monte-charge, la salle de bain adaptée, la table de la cuisine à hauteur, les marques de sa chaise sur les portes en bois, la voiture aménagée …

La maison est devenue le témoin silencieux du passage de La Chaise et du sien.

C’est dans cet espace, à la fois intime et fonctionnel, que mère et fille poursuivent leur vie, parmi les traces visibles, parfois encombrantes, d’un père, d’un époux, et de cet objet : cette chaise, qui incarne encore sa présence. 

À travers cette série documentaire, je souhaite interroger la manière dont un objet, a priori fonctionnel, peut devenir le support d’une mémoire familiale, d’une identité, d’un corps. Je m’intéresse aux limites physiques que cette chaise imposait, mais aussi à la place qu’elle continue d’occuper ; dans la maison, dans la mémoire, dans la vie familiale. C’est une réflexion sur la manière dont un objet peut parfois prendre toute la place, jusqu’à éclipser l’homme, mon père,  qu’il servait.

 Ces photographies reconstituent des moments familiaux du passé, avec Christine, l’épouse de Claude, et moi, leur fille, comme protagonistes.

La Chaise

La chaise en face du grand ballon, le sommet culminant des environs. Bien qu’inaccessible, ma mère poussait mon père toujours plus haut pour qu’il puisse voir le monde.

LE LIVRE

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